Plusieurs accrochages dans le djebel avec la radio sur le dos !
Aimé HERVELEU
Né le 10 septembre 1935 à Moissac, dans le Tarn et Garonne, et après avoir fait ses trois jours à Auch en 55, il est incorporé au 35ème Régiment de parachutistes à Tarbes le 1er mai 1956 pour effectuer ses classes. Elles dureront trois mois, où déjà il aura une petite idée de ce qui l’attend, au vue de la situation en Algérie.
En tout début août, il embarque à Marseille à destination de Constantine, et malgré l’époque des grandes chaleurs, il fera le trajet sur une mer houleuse, où jamais ailleurs il n’aura vu tant de malades. Très peu de civils sur ce bateau, surtout des appelés tout comme lui, qui doit effectuer 27 mois de service aux armées, mais déjà, il ne lui en reste que 24.
Débarqué en terre algérienne, il rejoint avec une colonne d’au moins cinq camions et une automitrailleuse en tête, le village de Taher, où à l’arrivée il connaît le baptême du feu suite à une embuscade. L’endroit est très sensible d’après les officiers supérieurs, et doit être jour et nuit sous bonne garde, les militaires n’auront guère de repos, et ce 35ème connaîtra de nombreux blessés au cours d’escarmouches, voir même des appelés qui y laisseront leur vie. « J’ai jamais tant marché, en plus je portais la radio, et quand je pensais me reposer, c’était mon tour de garde. De retour à la base, on faisait des roulements de deux heures de garde, deux heures à surveiller, et deux heures à rattraper le sommeil perdu, pour ensuite repartir avec la radio sur le dos. Comme ma mère est décédée, j’ai eu droit à presque un mois de retour dans mon pays d’Olmes, si l’on peut appeler cela une permission. Autre anecdote : par deux fois j’ai évité le pire, deux fois envoyé en mission, alors que les collègues au campement, se faisaient canarder ».
De Taher à Djidjelli (15km), deux villages côtiers qui seront sans cesse surveillés, et sans cesse la proie de faits d’armes, où Aimé s’en sortira avec quelques sueurs froides, et sans aucune égratignure. « Les seuls moments de repos, aux campements militaires, dans des tentes, mais ça ne durait jamais plus de deux heures, près de l’un, où l’autre village, et toujours dans le 35ème Régiment de parachutistes, où dans l’année 57, j’ai pu me faire une première frayeur en regardant le vide, juste avant de sauter, mais arrivé en bas, presque il me tardait de recommencer. En tout, j’ai effectué six sauts avec ma section, et là, le retour se faisait en camion sous bonne escorte, c’était à partir de la base Philippeville ».
Enfin, le 13 août 1958 : « J’étais libre de revenir chez moi, la quille dans la valise, et je pensais qu’après tant de marches et d’escarmouches, d’embuscades, il ne pouvait m’arriver rien de pire, c’était sans compter sur la traversée en bateau, avec une mer démontée, où pire qu’à l’aller… Depuis, je laisse la mer pour les autres ! ».
De retour au pays, le Pays d’Olmes, le plancher des vaches, mais surtout le pays du rugby.
Retour tout d’abord à la scierie qu’il avait quitté avant de partir au régiment, et l’ovale pour les entraînements et surtout le dimanche. Aimé Herveleu, passionné de ce sport jouera à Laroque, puis trois saisons en Equipe Nationale à Foix, et enfin la cerise sur le gâteau avec un retour sur sa pelouse fétiche Lopez-Trémezaygues pour être sacré Champion de France, série 3, durant la saison 1963-64, laissant derrière lui tous les souvenirs d’un ex-département français de l’autre côté de
Aimé HERVELEU, de par son service militaire en Algérie, est titulaire :
Médaille de combattant - Titre de reconnaissance de la nation.
D.B.
Date de dernière mise à jour : 09/05/2016
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