Histoire du Château de Lagarde & de la Famille des Lévis Mirepoix - page 9
La prise de la Bastille, les décisions de la Nouvelle Assemblée étant parvenues dans le Midi, les habitants de Montségur pillent et dévastent toutes les possessions de leur seigneur. Le Duc comprend qu’une page d’Histoire est tournée et que le régime actuel vit ses dernières heures.
Prenant ses archives il les dépose à Toulouse et émigre à Rome en Italie dès le 29 octobre 1789. Le 20 Août 1791, il lègue, par une lettre qu’il fait parvenir à son notaire, tous ses biens à son fils.
Il apprendra quelques temps plus tard le 28 mai 1794 l’exécution de son fils. Le vieux Duc est forcé de quitter Rome pour Venise, c’est dans cette cité qu’il finira ses jours deux ans plus tard, il meurt le 23 février 1800.
Suit, Philibert Charles de Lévis Léran, (épouse Alexandrine Marie-Julie Félicité de Montboissier Beaufort Canillac), colonel de l’armée Royal puis maréchal de camp le 1er Mars 1789, il est élu député de la noblesse aux Etats Généraux.
Contrairement à son père, il accepte ce mandat et monte à Paris. Comme la plupart des jeunes nobles élus, il épouse avec enthousiasme les idées nouvelles et se montre un fervent adepte de l’abolition des privilèges durant la célèbre nuit du 4 Août 1789.
Toutefois, dès qu’il apprend que son père a émigré, il s’occupe de gérer le patrimoine familial d’autant plus qu’en 1791 celui-ci lui lègue tous ses biens et titres.
Si la Révolution et le courant de liberté qu’elle transportait dans les premiers temps ont pu le séduire, il pense peu que la tournure des événements peut lui être funeste.
Aussi, la même année, le nouveau Duc se procure-t-il clandestinement un passeport mais hésite toutefois à rejoindre sa femme et ses enfants en Angleterre, ayant peur que ses biens ne soient pillés durant son absence.
La loi sur les biens des Emigrés ayant été votée, il se débat comme un beau diable pour préserver le patrimoine ancestral. Faisant appel, il est débouté et tout lui est confisqué pour être revendu comme bien national.
N’ayant plus d’attaches, il décide alors de fuir mais est arrêté sur une dénonciation émanant du Midi. Il passe alors devant le tribunal révolutionnaire et, comme beaucoup de ses congénères il ne peut réellement se défendre face à Fouquier Thinville.
Jugé et condamné le 8 prairial an II (28 Mai 1794), il sera guillotiné le jour même pour n’avoir pas su quitter à temps les terres occitanes sur lesquelles sa famille se confondait depuis cinq siècles à cette population.
Suit, Léopold de Lévis Léran, émigré en Angleterre puis à Hambourg, il revient en France en 1796. Il meurt fort jeune en 1804.
C’est Athanase Gustave Charles Marie de Lévis Léran (épouse en 1ère noce, Anne Blanche de Bérulle, le 7 février 1813, et en 2ème noce, Charlotte Adélaïde de Montmorency, le 13 Mai 1817), rentré d’émigration avec son frère aîné, il est placé sous la tutelle de sa grand-mère maternelle, Alexandrine Camelle de Rochechouart, en 1807 à la mort de sa mère.
Tous les biens des Mirepoix ont été vendus durant la Révolution excepté le château de Châteaumorand restitué à la mère d’Athanase. Lagarde et Léran sont rachetés par leur propriétaire le 14 octobre 1805.
Il est émancipé le 16 juin 1810, et s’est installé à Léran. Fidèle à l’esprit de famille des Lévis, il rachète l’Abbaye de Notre-Dame de la Roche, nécropole des ancêtres.
Fidèle également à ses idées et ses convictions, probablement renforcées par le meurtre de son père et la mort en exil de son aïeul, il refuse de servir dans les armées de Napoléon.
A la Restauration Louis XVIII le nomme immédiatement Aide de Camp du Duc de Reggio, Oudino Nicolas-Charles Maréchal de France. Membre du Conseil Municipal de Paris, il siège à la Chambre des Pairs de France. Le 6 juin 1837, à la mort de son beau-père, il reçoit le titre de Duc de San Fernando Luis et la Grandesse d’Espagne du chef de sa femme, ce titre de Duc vient s’additionner aux cinq autres dont il était déjà le titulaire.
Personnage très influent, il sera même nommé membre du Conseil de Tutelle du Comte de Chambord, le fameux Henri V, derniers des Rois Bourbons Français.
Date de dernière mise à jour : 17/09/2018
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